domingo, 1 de mayo de 2011

NO SÉ QUIÉN ES EL PEOR DE LOS DOS

En l'absence de Strauss-Kahn, Hollande avance ses pions

LEMONDE.FR | 27.04.11 | 13h08 • Mis à jour le 27.04.11 | 20h09

François Hollande, le 31 mars 2011, jour de l'annonce de sa candidature aux primais du PS pour 2012.

François Hollande, le 31 mars 2011, jour de l'annonce de sa candidature aux primais du PS pour 2012.AFP/JEAN-PIERRE MULLER

Ce sera le premier grand meeting d'une longue série qui devrait durer un an, jusqu'à l'élection présidentielle de 2012 : mercredi 27 avril, François Hollande réunit ses partisans à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), près de Paris, pour un discours fondateur qui devrait achever de lancer sa campagne. Et de précipiter les socialistes dans leur primaire.

L'initiative de l'ex-premier secrétaire du PS, qui pose les jalons de sa campagne en multipliant les déplacements depuis l'été 2010, se double d'une présence médiatique renforcée. Dans une interview au quotidien 20 minutes, François Hollande donne les points essentiels de son programme, "bien sûr et heureusement" proche de celui du PS. Deux axes s'avèrent majeurs pour le président du conseil général de Corrèze : la réforme de la fiscalité et la priorité donnée à la jeunesse, avec une série de propositions tant sur la scolarité que sur l'emploi.

HOLLANDE ACCUSÉ DE "PARTIR TROP TÔT"

Mais cette activité tous azimuts de l'ancien patron du PS, qui monte régulièrement dans les sondages de popularité, ne plaît pas au camp strauss-kahnien. Celui-ci alancé une attaque concertée contre François Hollande, accusé de "montrer ses biceps" à l'avance, selon Jean-Marie Le Guen, ou encore de "partir trop tôt" et de ne "pas respecter les règles", pour Jean-Christophe Cambadélis. Autant d'arguments qu'on n'a pas entendus à l'encontre de Ségolène Royal, pourtant elle aussi en campagne depuis longtemps.

Plus inattendu, Laurent Fabius a également violemment critiqué François Hollande. Selon le journal Sud-Ouest, il aurait lancé, jeudi 14 avril, lors d'un dîner avec des étudiants : "Franchement, vous imaginez Hollande président de la République ? On rêve !" Autre signe de trouble : Jean-Pierre Bel et Jean-Marc Ayrault, les présidents des groupe PS au Sénat et à l'Assemblée, tous deux proches de Hollande, affichent une certaine neutralité dans la primaire tout en niant avoir reçu des "pressions".

"DE LA NERVOSITÉ CHEZ LES STRAUSS-KAHNIENS"

Les critiques publiques contre François Hollande traduisent une forme de trouble qui touche surtout certains fidèles du patron du FMI. Dans l'entourage de M. Hollande, "on sent de la nervosité chez les strauss-kahniens, alors qu'avant il y avait une forme de 'zénitude' surjouée", explique Malek Boutih sur Le Post.fr.

S'il reste le grand favori des sondages, Dominique Strauss-Kahn connaît un début de baisse dans les enquêtes d'opinion : pourra-t-il tenir jusqu'au 28 juin, date de son éventuel retour, en se contentant d'adresser des "signes" sporadiques et en comptant sur ses soutiens en France pour assurer sa présence ?

Dans ce contexte, le camp "DSKiste" craint par-dessus tout un François Hollande décidé à aller au bout de sa campagne, qui joue sur la même fibre rigoriste et économiquement responsable que le patron du FMI. "Il y en a un de trop. Tous deux visent les mêmes voix", juge Arnaud Montebourg, lui aussi candidat à la primaire, dans Le Figaro.

Dominique Strauss-Kahn doit rencontrer Martine Aubry en fin de semaine à Paris.

Dominique Strauss-Kahn doit rencontrer Martine Aubry en fin de semaine à Paris.REUTERS/HO

DSK À PARIS CETTE SEMAINE

Dominique Strauss-Kahn a quitté Washington pour la capitale française cette semaine, "en famille", selon son entourage. Aucune intervention médiatique de sa part n'est annoncée, mais il devrait tout de même rencontrer Martine Aubry, qui n'a toujours pas précisé ses intentions.

Le patron du FMI devrait aussi voir plusieurs élus locaux qui lui sont fidèles, manière de "consolider" ses liens avec le parti, selon son entourage. Des proches qui cherchent, par ailleurs, à casser l'image du financier coupé des réalités qui colle à "DSK". Selon les informations du Monde daté du jeudi 28 avril, DSK pourrait même avancer son retour en France, initialement prévu pour la fin du mois de juin.

ROYAL CESSE SA DIÈTE MÉDIATIQUE

Les autres candidats socialistes semblent également accélérer le tempo : Arnaud Montebourg continue de marteler ses propositions sur la "démondialisation" etManuel Valls, de plus en plus proche du camp Strauss-Kahn, vient de publier un livre consacré aux questions de sécurité.

Ségolène Royal, qui cultivait, ces dernières semaines, une discrétion médiatique destinée à la faire apparaître au-dessus de la mêlée socialiste, a changé de plan : toujours à la traîne dans les sondages, elle est de retour dans les médias et y fait entendre sa propre partition.

Sur France Inter, mardi 26 avril, elle s'est ainsi montrée moins critique que les autres socialistes envers la possible suspension des accords de Schengen agitée par Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi. Mme Royal continue aussi de marteler sa proposition de bloquer les prix de cinquante produits alimentaires de base. Une idée qui ne figure pas dans le programme du PS. Enfin, ses proches n'ont pas manqué de souligner que le ministre Luc Chatel avait changé d'avis et défendait désormais "son" pass contraception dans les lycées.

Martine Aubry devrait, pour sa part, continuer pendant le mois de mai à vanter les mérites du programme socialiste, avant le démarrage officiel de la campagne primaire, en juin. Un agenda qui pourrait bien être bousculé par les initiatives des uns et des autres.

Samuel Laurent

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