sábado, 2 de julio de 2011

DSK Y EL PARTIDO SOCIALISTA, AHORA

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Analyse

Depuis 2007, DSK sature l'espace socialiste de son absence

LEMONDE | 02.07.11 | 11h39 • Mis à jour le 02.07.11 | 12h02

Anne Sinclair et Dominique Strauss-Kahn, le 1er juillet 2011, à New York.

Anne Sinclair et Dominique Strauss-Kahn, le 1er juillet 2011, à New York.REUTERS/ALLISON JOYCE

Peut-il revenir ? A cette question, nul n'est en mesure de répondre aujourd'hui. Libéré sur parole vendredi 1erjuillet, Dominique Strauss-Kahn reste poursuivi par la justice américaine pour crimes sexuels. La prochaine audience est fixée au 18 juillet, personne ne peut préjuger de son résultat.

Nul ne sait non plus ce qui se passe dans la tête de l'ancien directeur général du FMI, à l'heure où l'horizon semble pour lui s'éclaircir. S'il finit par être blanchi, aura-t-il envie de "manger le monde", comme le dit Julien Dray, de "revenir parmi nous"comme le souhaite Jack Lang, de dire qui il soutient ou de prendre du champ? Personne ne peut répondre. Mais tout le monde se pose la question, et ce simple fait suffit à perturber une fois de plus le processus de désignation du candidat socialiste.

Depuis 2007, Dominique Strauss-Kahn sature l'espace socialiste de son absence. Lorsqu'il était directeur général du FMI et qu'il caracolait en tête des sondages, les socialistes spéculaient déjà: reviendra-t-il ou non? Et cette interrogation bloquait tout le reste. Leur certitude n'aura duré qu'un mois et demi entre le 14mai, date de l'arrestation à New York de DSK, et le 1erjuillet, date de sa libération sur parole.

Durant cette période, le doute était levé : Dominique Strauss-Kahn ne reviendrait pas. Les socialistes s'y étaient faits. Et même plus facilement qu'ils ne l'avaient cru. Rassurés par la tonalité des sondages qui plaçaient toujours la gauche en position de favorite, malgré "l'affaire". Convaincus que l'envie de gagner les aiderait à maîtriser la primaire qui changeait de facto de nature pour devenir une vraie compétition au lieu d'être une simple ratification. Et voilà que le doute les reprend : reviendra-t-il ou pas ?

DSK a beau être bloqué à New York, il est toujours là. Parce que, s'il est innocent, le PS se doit évidemment d'être solidaire. Parce que ses amis, vite dispersés entreMartine Aubry et François Hollande, éprouvent comme une culpabilité à son égard. Parce qu'il n'a rien dit ou laissé dire au lendemain de son arrestation pour signifier qu'il quittait la scène politique.

COMME UNE CONTRADICTION

Il est toujours là parce que celle qui le supplée n'est officiellement entrée en scène qu'en début de semaine, en position de challenger face à François Hollande, déterminée à s'imposer mais n'ayant pas encore eu l'occasion de mener le combat. Et c'est comme si le sort s'acharnait contre Martine Aubry, longtemps bloquée par l'ombre portée de son allié- rival et de nouveau fragilisée par elle, ne sachant plus s'il faut foncer ou attendre un signe de lui. Lui dont l'un des avocats,Jean Veil, a précisé vendredi qu'il s'exprimerait à "son retour en France", lorsqu'il"sera lavé de tout soupçon".

Il y avait depuis le début de la procédure de sélection du candidat socialiste comme une contradiction: d'un côté un pacte liant le favori des sondages, Dominique Strauss-Kahn, à la première secrétaire du PS, Martine Aubry, de l'autre une primaire ouverte à tous les sympathisants pour sortir des manœuvres d'appareil et légitimer le candidat.

A peine ouverte, la dynamique de la primaire s'est enrayée, suspendue au prochain rendez-vous judiciaire de DSK. Et c'est Martine Aubry qui en fait les frais, prise entre son envie de montrer qu'elle n'est pas une candidate de substitution et son incapacité à le démontrer, ligotée par ce fil invisible qui la relie à l'autre rive de l'Atlantique.

Françoise FressozArticle paru dans l'édition du 03.07.11

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