jueves, 1 de diciembre de 2011

MÁS VERSIONES TODAVÍA SOBRE EL CASO DSK


DSK au Sofitel, le masque du complot

LEMONDE | 30.11.11 | 11h40   •  Mis à jour le 30.11.11 | 20h35
Vue de l'hôtel Sofitel de New York, en mai 2011.
Vue de l'hôtel Sofitel de New York, en mai 2011.AFP/MONIKA GRAFF

Dominique Strauss-Kahn n'a encore rien dit publiquement de ce qui, selon lui, s'est passé dans la suite 2806 du Sofitel le 14 mai. "Je conseille toujours le silence à mes clients", lâche, laconique, son avocat William Taylor. Mais le moins que l'on puisse dire est que l'on s'agite autour de lui depuis quelques jours pour le défendre. Alors que depuis un mois son nom est cité dans l'affaire du Carlton de Lille, à New York plane la menace d'une condamnation au civil qui pourrait l'obliger à verser plusieurs millions de dollars à Nafissatou Diallo. Son camp, ses amis, ses conseils ont tout intérêt à braquer les projecteurs sur les dernières zones d'ombre qui demeurent autour de son arrestation.

Dans l'affaire du Sofitel de New York, tous les ingrédients sont là pour nourrir un fantasme de complot. D'abord, une équation qui ne tourne pas rond : en quelque sept minutes, samedi 14 mai, Dominique Strauss-Kahn a eu avec Nafissatou Diallo une relation sexuelle qu'elle qualifie de "viol" et lui de "consensuelle". L'ex-directeur général du FMI et la femme de chambre du Sofitel s'entendent pour dire qu'elle n'était pas tarifée. Le rapport du procureur de New York établit qu'ils ne s'étaient jamais rencontrés auparavant. L'addition "sept minutes +non tarifé +consensuel +sans antécédent de familiarité" comporte au moins un élément de trop.
Cette arithmétique mal ficelée s'est installée dans un contexte politique propice à ces scénarios extravagants dont les conspirationnistes raffolent. Depuis l'abandon des charges contre DSK et son retour à Paris, le 4 septembre, sa femme, Anne Sinclair, qui voyait cet été dans ce scandale "une nouvelle affaire Dreyfus", LO QUE FALTABA! ses conseillers d'Euro RSCG, son biographe officiel Michel Taubmann distillent la thèse d'un complot. YA LA HABÍA ANTICIPADO DSK ANTES DEL VIAJE FATAL. SARKO Y PUTIN, DIJO A PERIODISTAS FRANCESES, QUIEREN SACARLO DEL FMI. SARKO LO SUPRIMÍA ASÍ COMO RIVAL EN LAS PRESIDENCIALES Y PONÍA A SU MINISTRA DE ECONOMÍA EN EL FMI: DOBLE JUGADA MAGISTRAL. PERO PUTIN ¿POR QUÉ? ¿PARA QUÉ? Un mot que l'ancien directeur du FMI avait lui-même lancé tout haut, sur TF1, le 18 septembre. "Un piège, c'est possible. Un complot, nous verrons." Ce week-end, un journaliste américain, Edward Jay Epstein, a publié un long article intitulé "Qu'est-il vraiment arrivé à Strauss-Kahn ?" dans la très élitiste New York Review of Books, vitrine de respectabilité. Un article empli d'approximations, dont William Taylor reconnaît être l'une des sources. Mais qui, pour l'heure, fait son lit des nombreuses interrogations qui demeurent autour de cette journée fatale.
Pourquoi DSK se rend-il à New York ?
Edward Epstein ne se pose pas la question, et c'est un sujet sur lequel Dominique Strauss-Kahn ne s'est jamais exprimé publiquement : dans quel but celui-ci se rend-il à New York, vendredi 13 mai ? Est-ce uniquement pour déjeuner avec sa fille, le 14, avant de gagner Paris puis Berlin, où il doit rencontrer Angela Merkel ? Il est en tout cas arrivé dès la veille.
On ne connaît pas l'identité de la femme blonde d'environ 40 ans avec laquelle on l'a vu dîner le vendredi soir. On sait en revanche, à la faveur de l'enquête sur le réseau lillois de proxénétisme hôtelier, comment il a passé ses précédentes soirées à Washington. Le patron du FMI se trouvait à l'hôtel W avec des amis"libertins" – quatre hommes, trois femmes – venus lui rendre visite depuis le Nord de la France, du 11 au 13 mai. Entendue dans le cadre de cette affaire du Carlton, le 20 octobre, par la "police des polices" française, l'une des participantes, Florence V., a raconté que "DSK était normal, comme à son habitude lors de ces soirées à Washington. Je me rappelle qu'il était très attentionné avec les femmes. On ne peut pas dire que DSK était en manque sexuel."
Quand la direction française du groupe Accor est-elle prévenue ?
La sécurité du Sofitel appelle la police vers 13 h 30, le 14 mai, soit près d'une heure après le départ de DSK de l'hôtel. Entre-temps, Nafissatou Diallo a été entendue à quatre reprises par ses supérieurs et par la sécurité de l'hôtel du groupe français Accor. Arrivée sur place, la police réclame la plus entière discrétion afin de ne pas provoquer l'éventuelle fuite de DSK. Selon la direction du groupe, ce n'est qu'à partir de l'arrestation du directeur du FMI à l'aéroport JFK, vers 16 h 30, que le directeur de l'Hôtel Sofitel, Jorge Tito, informe la direction de Sofitel Etats-Unis (dont le siège est à New York), laquelle prévient la direction d'Accor Etats-Unis, à Dallas. Il est alors demandé au directeur du Sofitel de New York de rédiger un "rapport d'incident". Celui-ci n'en achève la rédaction que vers 17 h 30 (23 h 30 heure française) et l'envoie à Xavier Graff qui, à Paris, assure la permanence du groupe hôtelier français. C'est lui qui, en découvrant l'e-mail, appelle René-Georges Querry, alors responsable de la sécurité du groupe. Celui-ci prévient son vieux complice Ange Mancini, coordonateur du renseignement à l'Elysée.
Quand Nicolas Sarkozy est-il averti ?
L'Elysée n'a jamais voulu préciser comment ni à quelle heure le président avait été prévenu de l'événement du Sofitel. Une chose est sûre : avertis par leur ami Querry, Christian Frémont, directeur de cabinet, et Xavier Musca, secrétaire général de l'Elysée, ont décidé de ne pas réveiller le chef de l'Etat : "Pas de décision ni de commentaire présidentiel qui s'imposent dans la nuit." Une autre personne s'est entretenue très tôt avec Nicolas Sarkozy : Alain Bauer – un ami proche du président et de Stéphane Fouks, le patron d'Euro RSCG. Le spécialiste du terrorisme, qui donnait une conférence en Allemagne, s'aperçoit au petit matin qu'il a reçu plusieurs coups de fil "d'amis du NYPD" pendant la nuit. Il les rappelle, puis téléphone au chef de l'Etat français. "Tu es le deuxième à m'appeler", lui dit Nicolas Sarkozy. L'Elysée n'a jamais voulu dire qui était l'auteur du premier coup de fil.
Comment le BlackBerry a-t-il disparu ?
A New York, le consul de France, Philippe Lalliot, a été prévenu de l'arrestation à 19 heures (1 heure du matin à Paris) par les premiers tweets. Il alerte l'ambassadeur de France à Washington et le Quai d'Orsay. Il arrive au commissariat de Spanish Harlem, où le patron du FMI est retenu, en même temps que Peter Neiman, un avocat new-yorkais dépêché par le FMI. "Je ne vous propose pas un siège…", lance DSK, amer, aux deux hommes qui se succèdent dans la pièce exiguë où il est enfermé.
L'avocat du FMI a une priorité : le BlackBerry (et l'ordinateur) du FMI que DSK a l'habitude de garder sur lui. Il faut protéger la confidentialité des messages et textes qui peuvent être saisis par la police et la justice. Le téléphone, justement, a disparu. C'est lui que le Français cherche désespérément depuis qu'il a quitté l'hôtel. Il a téléphoné à sa fille, après leur déjeuner, pour qu'elle aille vérifier au restaurant – en vain. C'est en téléphonant au Sofitel pour le retrouver qu'il s'est tendu son propre piège : un détective du NYPD déjà sur place a fait demander où il se trouvait. "Aéroport JFK, terminal d'Air France", répond naïvement DSK. TORPEZA INEXPLICABLE Les policiers n'ont plus eu qu'à l'y cueillir.
Ce fameux BlackBerry n'a jamais été retrouvé par le Sofitel. Jusqu'à l'article d'Epstein, cette disparition n'avait jamais été évoquée par les avocats de DSK. William Taylor, son conseil américain, reste prudent : "On ne sait pas où ce téléphone a été égaré, dans l'hôtel, dans le taxi, ou s'il est tombé. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il a été déconnecté à 12 h 51 et que ce n'est pas DSK qui l'a fait", poursuit-il. Aucune plainte pour vol n'a été déposée DSK était-il surveillé? Edward Epstein rapporte que, le matin même du samedi 14 mai, Dominique Strauss-Kahn aurait reçu d'une de ses amies qui "travaillait temporairement comme chercheuse dans les bureaux parisiens de l'UMP" un message pour le prévenirqu'au moins l'un des courriels envoyés à sa femme depuis son BlackBerry circulait à l'UMP. A 10 h 07, selon le journaliste, DSK aurait alors appelé son épouse, Anne Sinclair, en évoquant "un problème grave" et lui demandant d'alerter son conseil en communication, Stéphane Fouks, afin de prévoir à Paris l'examen de son téléphone.
Outre que l'UMP a aussitôt démenti cette hypothèse, le journaliste américain indique à Slate.fr n'avoir aucune idée du nom de la mystérieuse informatrice et reconnaît qu'il s'agit d'une histoire "de seconde main". Contactées par Le Monde, les deux personnes évoquées par Le Journal du dimanche, le 27 novembre, comme possibles connaissances de DSK à l'UMP, Clémence Dupré et Véronique Bensaïd, nient catégoriquement toute implication dans cette affaire. La première dit ne pas connaître DSK. La seconde parle d'hypothèse "grotesque".
Pourquoi Accor ne montre-t-il pas la vidéo où deux hommes "dansent" ?
Edward Epstein a affirmé avoir vu, sur une des huit vidéos de surveillance saisies par la justice à l'Hôtel Sofitel, l'agent de sécurité Brian Yearwood et un de ses collègues se congratulant "pendant trois minutes" dans une "extraordinaire danse de célébration". Mais il a reconnu ensuite ne pas avoir minuté les vidéos. William Taylor, lui, affirme au Monde que "la “danse” elle-même dure huit secondes, mais leur joie va au-delà de l'accolade qu'ils se donnent. On les voit ensuite continuer à sourireagiter leurs mains, faire un “high five”. Je n'ai pas chronométré cette séquence, mais elle dure au moins quelques minutes".
Interpellé, le groupe Accor confirme que l'une des vidéos montre bien les deux hommes entrant dans une pièce de service de l'hôtel new-yorkais et se tapant dans les mains. Mais le groupe parle aussi de "huit secondes""sans aucune extraordinaire danse de fête". Le groupe hôtelier précise que "les deux employés interrogés il y a quelques jours ont catégoriquement nié que cet échange ait quelque lien que ce soit avec M. Strauss-Kahn", sans pour autant expliquer ce geste. Et refuse obstinément de rendre publique la vidéo. PARA VENDERLO DESPUÉS, A UN PRECIO ASTRONÓMICO?
POR QUE NADA SE DICE AQUÍ DE LA ENTREVISTA PREVIA AL VIAJE Y LA ACUSACIÓN A SARKO Y A PUTIN?
Raphaëlle Bacqué, Ariane Chemin et Marion Van Renterghem Article paru dans l'édition du 01.12.11

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