sábado, 24 de diciembre de 2011

TURQUÍA-FRANCIA: ACUSACIONES MUTUAS


La Turquie accuse la France d'avoir commis un "génocide" en Algérie

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 22.12.11 | 13h36   •  Mis à jour le 23.12.11 | 17h06
Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan, vendredi 23 décembre, lors d'une conférence de presse à Istanbul.
Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan, vendredi 23 décembre, lors d'une conférence de presse à Istanbul.AFP/BULENT KILIC

Le ton s'est encore durci entre Paris et Ankara. Vendredi 23 décembre, au cours d'une conférence de presse à Istanbul, le premier ministre turc a accusé la France d'avoir commis un "génocide" en Algérie. "On estime que 15 % de la population algérienne a été massacrée par les Français à partir de 1945. Il s'agit d'un génocide", a déclaré Recep Tayyip Erdogan. Il réagissait au vote la veille par les députés français d'une proposition de loi réprimant la contestation du génocide arménien de 1915, après avoir déjà annoncé plusieurs mesures de représailles.

Recep Tayyip Erdogan s'est ensuite directement attaqué à Nicolas Sarkozy, qui"cherche des voix en attisant islamophobie et turcophobie". Et d'accuser le président français de jouer sur "la haine du musulman et du Turc". "Si le président français M. Sarkozy ne sait pas qu'il y a eu un génocide, il peutdemander à son père Pal Sarkozy (…) qui a été légionnaire en Algérie dans les années 1940", renchérit le premier ministre turc. "Je suis sûr qu'il a beaucoup de choses à dire à son fils sur les massacres commis par les Français en Algérie."
Pal Sarkozy a rétorqué qu'il n'était jamais allé en Algérie. "Je n'ai pas dépassé Marseille. Et j'étais pendant quatre mois à la légion", a-t-il précisé sur BFMTV. "Il suffit d'acheter mon livre, Tant de vie, par Pal Sarkozy, (...) il y a là-dedans tous les documents, alors c'est totalement ridicule", a-t-il poursuivi.
A Istanbul, une centaine d'islamistes ont manifesté sans incidents, aux cris d'"A bas la France !", devant le consulat de France. "La France mondialement connue pour la révolution de 1789 a pris une décision qui piétine le principe de liberté d'expression", titrait en première page le quotidien Radikal.
>> Lire la revue de la presse turque sur le blog "Au fil du Bosphore"
JUPPÉ APPELLE À "LA RETENUE" 
Depuis Prague où il est en déplacement pour assister aux obsèques de l'ancien président tchèque Vaclav Havel, Nicolas Sarkozy a demandé à la Turquie le respect des "convictions" de chacun. "Je respecte les convictions de nos amis turcs, c'est un grand pays, une grande civilisation, ils doivent respecter les nôtres", a-t-il déclaré devant la presse française.
 La "une" du quotidien turc Radikal datée de vendredi 23 décembre.
La "une" du quotidien turc Radikal datée de vendredi 23 décembre.
De son côté, le ministre des affaires étrangères Alain Juppé a tenté de calmer la situation. "Il y a beaucoup de raisons de maintenir entre la France et la Turquie des relations de confiance et même d'amitié, j'ose le mot, parce que nous avons beaucoup de choses à faire ensemble, pas simplement sur le plan économique, mais aussi sur le plan politique et stratégique (…) donc j'appelle à nouveau au sang-froid et à la retenue", a-t-il déclaré. "J'avais appelé les autorités turques à ne pas surréagir au vote du Parlement. Je constate qu'il y a eu des déclarations sans doute excessives", a ajouté le chef de la diplomatie.
"Je pense que cette initiative [le vote de la loi] n'était pas opportune, mais le Parlement a voté. (…) Essayons maintenant de reprendre des relations apaisées. Ce sera difficile, j'en ai conscience, mais le temps fera son œuvre", a ajouté M. Juppé.
Les Etats-Unis ont aussi appelé à l'apaisement. Le président Barack Obama avait commémoré en avril dernier le 96e anniversaire du massacre d'Arméniens par l'Empire ottoman en demandant à Ankara la "pleine" reconnaissance de ces tueries, mais en s'abstenant de les qualifier de "génocide", bien qu'il ait préconisé d'utiliser ce terme pendant sa campagne électorale en 2008.

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