domingo, 20 de marzo de 2011

"NE PAS DIRE 'GUERRE', MAIS ACTION, INTERVENTION..."

L’intervention vue par la presse française ; Sarkozy, Chirac et Villepin

FRANCE INFO - 08:59

"Je ne fais pas ça par plaisir. Je ne suis pas un belliqueux. Que pouvais-je faire d’autre ? Il fallait tout faire pour éviter qu’il rentre dans Benghazi en vainqueur". JE // IL ... On parlait hier de de ceux qui évitent de prononcer certains noms, Nicolas Sarkozy a soigneusement évité hier celui de Mouammar Kadhafi, dans ces propos recueillis par le Journal du Dimanche, après son discours d’hier après-midi, à l’Elysée, à l’issue du sommet international organisé par la France.

La scène se passe dans un salon du palais de l’Elysée, après que le président a quitté son pupitre, visage grave, voix neutre, posture droite. Il n’en rajoute pas, nous dit, le JDD. Une fois n’est pas coutume, ironise un peu plus loin, le journal... Un communication volontairement sobre. "JE ne fais pas ça par plaisir", dit-il donc, Nicolas Sarkozy, comme si IL était seul aux commandes de ce conflit militaire ; "Comment la France est entrée en guerre", c’est le titre de ce dossier en pages intérieures du Journal du Dimanche.

Voilà encore un mot soigneusement évité... surtout ne pas dire "guerre", mais action, intervention, "opération de soutien", ça c’est une expression qu’il va falloir retenir, et c’est le Parisien qui nous l’explique... parce que c’est un nouveau concept des nations-unies, on parle maintenant de la "responsabilité de protéger"... à la place du devoir d’ingérence inventé par Bernard Kouchner. Responsabilité de protéger donc, pour laquelle le président français a quand même endossé, pour la première fois son costume de chef de guerre.

Et le Parisien révèle qu’avant de se lancer, avant d’envoyer les avions français frapper des objectifs libyens aiguillonné, nous dit-on, par le philosophe Bernard Henri Lévy, Nicolas Sarkozy a longuement consulté un ex-mentor, ancien professeur en politique, avant l’inévitable trahison...Sarkozy a consulté Chirac. Lui qui avait dit non à la guerre en Irak... et c’est Jacques Chirac qui aurait convaincu son successeur de ne pas y aller tout seul, comme l’envisageait le fonceur, Sarkozy. Résultat : la coalition de six pays, au nom de laquelle la France a lancé l’opération militaire contre Kadhafi ou plutôt au service de son peuple, précision d’Alain Juppé, hier, la fameuse "responsabilité de protéger".

Autres résultats, au pluriel, résumé dans le JDD : d’abord le président français est salué de toutes parts, on lui tresse des lauriers jusqu’à l’ONU et puis il a rattrapé le train de l’histoire, Nicolas Sarkozy, après le ratage du début du printemps arabe, en Tunisie et en Egypte... d’un coup d’un seul, son image est revue à la hausse, à l’étranger, en tout cas...

Mais bien sur, à l’Elysée, on garde quoi qu’il arrive un œil sur 2012 avec cette phrase d’un proche du président, cité dans le Parisien : "Si tout se termine bien, ce sera un triomphe. Il était dans les cordes, et le voilà qui réunit le monde entier à ses pieds !"”

“Si tout se termine bien”, c’est une hypothèse, mais ce n’est pas la seule.

Effectivement, cette guerre à Kadhafi n’est pas gagnée d’avance... et c’est encore une voix chiraquienne qui le dit : Dominique de Villepin, dont le discours de 2003, contre la guerre en irak, résonne encore à l’ONU.. attention, dit-il dans le JDD, d’abord, il y a des réserves sur cette intervention, l’Allemagne, par exemple, s’est abstenue de voter la fameuse résolution 1973... il faut aussi faire attention à ce que les opinions arabes ne se retournent pas, à cause des moyens employés et des images diffusées... et puis surtout pas d’intervention au sol, explique Dominique de Villepin, pour ne pas s’engager dans un engrenage militaire.

Et les scénarios possibles alors ?

D’abord ces opérations militaires peuvent durer plus que prévu, c’est le spécialiste des questions de défense Pierre Servent, qui le dit dans le Parisien, on l’a entendu aussi sur France Info pour peu que les combattants de Kadhafi s’éparpillent dans la nature, c’est ce qu’il explique, on peut se retrouver dans un scénario de guérilla, et là, tout peut durer très longtemps, ce que ne souhaite pas évidemment la coalition internationale.

Ce scénario est également évoqué dans le JDD, avec trois autres... cette possibilité de guerre totale et longue explique d’ailleurs la position de "backseat", dans le siège arrière, des Américains, et les réticences allemandes. Autre possibilité, l’enlisement, qui déboucherait sur une division du pays, entre loyalistes et insurgés... ce qui profiterait au final à Kadhafi, puisque les étrangers seraient rendus responsables de cette situation.

il y peut-être aussi une solution politique... Kadhafi décrète un cessez-le-feu, négocie une transition politique, et il s’exile d’ans l’un des rares pays amis... comme le Venezuela d’Hugo Chavez.

et puis le premier scénario envisagé, l’effondrement du régime... sous les frappes internationales... et là, c’est une question de psychologie... c’est encore le spécialiste Pierre Servent qui parle : “Kadhafi peut finir avec une balle dans la tête, soit par sa main, soit par celle d’un membre de son entourage.”

Dans ce cas-là, toute s’arrête, et c’est peut-être bien la sortie idéale pour la coalition internationale.


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