jueves, 6 de enero de 2011

"NOUVEAU MONDE, NOUVEAU CAPITALISME"

06 janvier 2011

francois-fillon-journees-parlementaires-ump-2010_pics_390.1294303542.jpgAlors que le débat sur le temps de travail et le coût du travail a été relancé ces derniers jours en France et qu’une réforme de la fiscalité a été annoncée pour le mois de juin, le premier ministre, François Fillon, a affirmé, jeudi 6 janvier à Paris, qu’“une convergence minimale en matière fiscale, voire en matière sociale” constitue une priorité pour l’Europe. “Ce sera la grande question des prochains mois et des prochaines années”, a assuré M. Fillon qui s’exprimait en ouverture d’un colloque intitulé “Nouveau monde, nouveau capitalisme”, organisé par le ministre de l’industrie, Eric Besson.

Indiquant qu’il accueillait “de façon positive le débat sur le coût du travail et sur les 35 heures”, M. Fillon a ajouté que l‘”on en peut pas imaginer une zone euro dans laquelle les temps de travail, le coût de travail, l’âge de départ à la retraite… continuent à être divergents”.

Déséquilibres

Pour le premier ministre, l’Europe, même si elle a “indiscutablement réussi dans la gestion de la crise” qui a frappé certains pays de la zone euro, a encore du chemin à faire pour effacer les “déséquilibres qui se sont creusés au sein de la zone”. Elle doit donc renforcer sa “cohésion”.

Dans cette perspective les questions de convergence et d’harmonisation vont s’imposer en haut des priorités européennes y compris dans des domaines longtemps ignorés pour cause de sensibilité politique, a assuré M. Fillon. Une zone monétaire solide nécessite une convergence minimale en matière fiscale, voire en matière sociale. C’est ce qui a manqué depuis l’origine.”

Dans un rapport intitulé “Un chemin pour un pilotage économique européen”, remis jeudi à Nicolas Sarkozy, Constance Le Grip, députée (UMP) européenne et Henri Plagnol, ancien ministre et député (UMP), considèrent également qu’aucune sortie de crise durable ne se fera sans un approfondissement de la convergence, notamment franco-allemande.

Les deux auteurs suggèrent de mettre en place un “calendrier de convergence sociale et fiscale impliquant les deux parlements”, ainsi qu’une nouvelle impulsion à la coopération industrielle entre les deux pays. Leur rapport sera transmis à Herman Van Rompuy, le président de l’Union européenne.

En matière de fiscalité, la France a engagé une réflexion sur la convergence avec l’Allemagne. Nicolas Sarkozy en a fait une priorité pour des raisons de compétitivité. Les deux pays ne cachent par ailleurs pas qu’il faudrait, en ce qui concerne la fiscalité des entreprises par exemple, que les pays européens disposent d’une approche plus concertée afin d’éviter une sorte de “dumping” interne.

En ce qui concerne le coût du travail, Eric Besson et Xavier Bertrand, le ministre du travail, ont mis en place un groupe de travail qui doit faire des propositions pour réduire l’écart avec l’Allemagne.
“Une dangereuse divergence de compétitivité”

M. Fillon a également insisté, jeudi, sur la nécessité d’“une surveillance attentive en matière budgétaire” pour réduire les déséquilibres interne sà l’Europe. La crise qui a affecté l’Europe ces derniers mois “a révélé des insuffisances d’organisation”, a-t-il relevé, pointant les “lacunes” de la surveillance des Etats, qui ont conduit à “une dangereuse divergence de compétitivité entre Etats membres”.

Sur ce terrain, les Européens ont décidé d’avancer en mettant en place de nouveaux mécanismes d’examen des budgets nationaux et de sanctions en cas de non respect des engagements de redressement des finances publiques. “Ces règles constituent un pas en avant majeur dans l’intégration des pays de la zone euro”, a estimé M. Fillon.

M. Fillon a enfin souligné que la réduction des déséquilibres internes en Europe suppose d’“aller plus loin dans le soutien à la croissance et à l’emploi”. Il a souligné, à ce titre, la nécessité de “continuer à parier sur l’industrie, sur la technologie”. “Il faut réorienter les programmes européens de recherche pour maximiser leur effet sur l’industrie”, a-t-il insisté, citant les lancements d’un fonds européen des brevets et d’un fonds européen de capital risque proposés par la France.


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