miércoles, 7 de septiembre de 2011

MARTINE AUBRY Y FRANÇOIS HOLLANDE, EN CAMPAÑA

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Sur le Net, la "morne campagne" de Martine Aubry et François Hollande

LEMONDE.FR | 07.09.11 | 08h21 • Mis à jour le 07.09.11 | 12h39

Captures d'écran des sites de Martine Aubry et François Hollande.

Captures d'écran des sites de Martine Aubry et François Hollande. LeMonde.fr

"J'ai rejoint la campagne numérique de @fhollande sur @toushollande". Sur le réseau de microblooging Twitter, ce message fait florès depuis quelques jours. Il est envoyé automatiquement dès qu'une personne s'inscrit sur " TousHollande.fr",le site des partisans du candidat à la primaire socialiste.

>> Lire notre comparatif des dispositifs web des candidats à la primaire

Monté par des partisans, mais avec l'accord des équipes "officielles" de M. Hollande, ce site est destiné à fédérer ses soutiens sur Internet. Blogueurs, "twittos" - néologisme pour les utilisateurs du réseau Twitter - et autres activistes en ligne sont invités à se signaler à la plateforme, qui leur communiquera ensuite des argumentaires.

L'idée va même plus loin : "TousHollande" demande l'autorisation à ses inscrits d'utiliser leurs comptes Twitter pour envoyer "dans des occasions spécifiques"des messages à leur place. "On veut rassembler les soutiens numériques, etfournir un outillage spécifique aux militants", explique l'un des concepteurs de la plateforme. Le site propose divers outils, dont un générateur de tracts ou un racourcisseur d'URL. "Le tout en format libre", se félicite-t-il.

Le site "militant" est destiné à compléter le site institutionnel de M. Hollande, déjà en place, qui propose le programme du candidat, ses vidéos, son agenda, et ses principales propositions, avec quelques liens vers les blogs des politiques qui le soutiennent, ainsi qu'une application Facebook.

"On est sur quelque chose de simple et efficace", reconnaît Vincent Feltesse, président de la communauté d'agglomération de Bordeaux et responsable de la webcampagne du candidat, qui avoue : "Nous sommes sur un budget faible, voire extremement faible" : Une seule permanente, plusieurs bénévoles, des prix tirés à la baisse... Le responsable préfère ne pas communiquer le montant total, mais assure qu'il n'est pas très élevé.

L'équipe Hollande a cependant prévu quelques "coups", dont le premier est un court clip de campagne , qui constitue pour l'essentiel en une critique du bilan de Sarkozy. Il a atteint, mardi 6 septembre, une soixantaine de milliers de vues. D'autres événements du même type sont annoncés pour la suite.

"DEVENIR SON PROPRE DIRECTEUR DE CAMPAGNE"

Dans le camp Aubry aussi, on a mis en place des outils de webcampagne. "On pousse les blogueurs à se recenser, on en a le plus grand nombre de tous les candidats, je pense", assure Emile Josselin, qui dirige la Netcampagne de la maire de Lille. Mais l'approche est différente : là où les hollandistes misent surtout sur la diffusion des idées, les aubrystes veulent se servir du web pour "faire une campagne de terrain".

Sur martineaubry.fr, on peut ainsi "rejoindre les volontaires" de la campagne,contacter des personnes par mail ou lire, localisés sur une carte, les messages de soutien, ou créer des événements.

Le site est vécu comme une plateforme d'outils à disposition des militants, qui peuvent s'inscrire pour "devenir leurs propres directeurs de campagne" et recruter d'autres relais parmi leurs proches, explique M. Josselin.

Une technique empruntée à la campagne "sociale" 2008 de Barack Obama. Le président américain et sa campagne, pourtant vieille de quatre années, restent l'alpha et l'oméga des socialistes en matière de web, dans le camp Aubry comme dans celui de François Hollande ou des autres candidats (voir ci-dessous). Mais là où le président américain innove en introduisant de nouevaux outils dans sa seconde campagne Web, les socialistes français n'ont pas spécialement visé la débauche de moyens ou l'originalité.

UNE CAMPAGNE "UN PEU MORNE"

Au niveau du ton et des échanges entre adversaires, les webcampagnes de Martine Aubry et François Hollande restent, pour le moment du moins, plutôt sobres. Sur Twitter, leurs partisans, moins motivés ou virulents que ceux d'un Arnaud Montebourg ou d'une Ségolène Royal, relaient leur parole, mais ne se confrontent que peu les uns aux autres.

Quelques arguments ont toutefois émergé. Fort de nombre de blogueurs ayant "pignon sur web", le camp Aubry a ainsi relayé la présence inopportune de Robert Navarro, ex-fidèle de Georges Frêche et objet d'une plainte de la part du PS, dans l'équipe de M. Hollande. La position de ce dernier en matière de cumul des mandats fait également l'objet de critiques.

Les partisans du député de Corrèze, eux, se tiennent au mot d'ordre d'une campagne apaisée.Et préfèrent miser sur l'audience nationale que sur les relais locaux. "Au PS, les fédérations savent faire des campagnes de terrain. Pour le local, je n'y crois pas trop", assume un soutien internet du député de Corrèze.

M. Feltesse en convient, la campagne web des deux favoris des sondages pour la primaire socialiste "est un peu morne". Rien à voir avec le climat empoisonné de 2007, où les socialistes n'hésitaient pas à utiliser Internet pour descendre l'adversaire. Ségolène Royal avait ainsi vu une vidéo pirate d'une conversation où elle souhaitait l'application des 35 heures chez les enseignants mise en ligne par ses adversaires.

Pour Emile Josselin, il faut éviter de tomber dans cette surenchère. "Il n'y aura pas d'opérations de ce type chez nous, pas plus que d'attaques inutiles ou déplacées contre la gauche car on sait qu'on ne capitalise pas de voix en salissant l'adversaire", assure-t-il, mettant en avant la "charte" du site de Martine Aubry. Dans un camp comme dans l'autre, on a conscience qu'il faudra se réconcilier, après le 16 octobre.

Samuel Laurent

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