jueves, 20 de octubre de 2011

HOLLANDE NO OLVIDA LA COMPLICIDAD QUE HUBO ENTRE FRANCIA Y GADAFI

La France salue la "fin de 42 ans de tyrannie"

LEMONDE.FR | 20.10.11 | 16h15 • Mis à jour le 20.10.11 | 19h10

La classe politique française a saluté, jeudi 20 octobre, la mort du dirigeant libyenMouammar Kadhafi, tout en regrettant qu'un procès ne puisse avoir lieu pourjuger celui qui a dirigé d'une main de fer la Libye pendant près de 42 ans. Suivez la situation en Libye en direct.

Le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, a salué avec la "disparition" du colonel Mouammar Kadhafi une "étape majeure" pour la libération de la Libye, estimant qu'une "page nouvelle" s'ouvrait pour le peuple libyen, "celle de la réconciliation dans l'unité et la liberté".

Dans un communiqué, le président français a également estimé que la libération de Syrte devait marquer "le début du processus agréé par le CNT [Conseil national de transition] pour établir en Libye un système démocratique dans lequel toutes les composantes du pays auront leur place et où les libertés fondamentales seront garanties".

Peu avant, le ministre de la défense, Gérard Longuet, avait été le premier membre de l'exécutif français à réagir, en déclarant que, si elle était confirmée, la mort de Mouammar Kadhafi serait "une bonne issue". "Si c'est confirmé, c'est une bonne issue qui frustrera les Libyens qui souhaitaient un procès", a affirmé M. Longuet interrogé par Public Sénat, ajoutant que "le président [Nicolas Sarkozy] s'exprimera sur le sujet".

" SA DISPARITION EMPÊCHE LE PROCÈS QUI AURAIT DÛ AVOIR LIEU"

Peu après, Alain Juppé, ministre des affaires étrangères a lui aussi réagi, saluant la "fin de 42 ans de tyrannie" en Libye. "L'annonce de mort de Kadhafi et la chute de Syrte sont la fin d'une période très difficile pour le peuple libyen. C'est la fin de 42 ans de tyrannie, d'un conflit militaire qui a été très éprouvant pour le peuple libyen", a déclaré M. Juppé aux journalistes à New Delhi. Le ministre a en outre estimé que l'opération de l'OTAN en Libye sera terminée à partir du moment où le Conseil national de transition proclamera la libération du territoire libyen.

Depuis le train qui l'emmenait à Besançon, où il doit se rendre à l'association des départements de France, le candidat du Parti socialiste à la présidentielle,François Hollande, avait été le premier à réagir, en exclusivité pour le journaliste du Monde qui l'accompagnait :

"C'est la fin de cette dictature et de l'homme qui l'a incarnée. La Libye a été pendant quarante ans un pays totalement fermé et incarné par un homme avec lequel la France a eu de graves conflits [sur le Tchad, sur le soutien à des mouvements de déstabilisation]. Sa disparition empêche le procès qui aurait dûavoir lieu".

"Si j'ai approuvé l'intervention dans le cadre de l'ONU qui a favorisé la victoire de l'opposition libyenne, je n'oublie pas non plus la complicité qu'il y a eue entre la France et Kadhafi. Maintenant la France doit poser des exigences vis à vis du nouveau pouvoir libyen, en matière de démocratie, de développement et de stabilisation de la région, car la Libye, de par sa position sur le continent africain et ses ressources peut avoir un très grand rôle en la matière."

La France a été très impliquée dans l'offensive armée déclenchée le 19 mars sur la base d'une résolution de l'ONU autorisant un recours à la force contre les pro-Kadhafi pour protéger les civils. Elle a abouti fin août à la chute de Tripoli, puis progressivement ces dernières semaines à celle des derniers bastions du régime déchu. L'ONU a reconnu le CNT le 16 septembre.

Le Monde.fr avec AFP, Reuters

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