martes, 18 de octubre de 2011

HOLLANDE, SU EQUIPO Y SU PARTIDO

L'équipe de M. Hollande veut reprendre la main sur le PS

LEMONDE | 18.10.11 | 11h26 • Mis à jour le 18.10.11 | 12h00

François Hollande au soir du deuxième tour de la primaire socialiste, le dimanche 16 octobre.

François Hollande au soir du deuxième tour de la primaire socialiste, le dimanche 16 octobre.AP/Michel Spingler

La primaire socialiste s'est achevée, une autre partie s'engage. Celle, subtile, feutrée mais bien réelle, pour le contrôle du parti pendant la campagne présidentielle. Au lendemain de la désignation de François Hollande, ses amis ont poursuivi leur campagne, cette fois pour "rééquilibrer" l'équipe de direction dans un sens plus favorable au nouveau candidat.

"Mieux vaut de temps en temps forcer un peu les choses. Le rapport de force, il faut l'installer tout de suite", constate un proche de M. Hollande. Un autre confirme : "Ils considèrent que le parti est leur pré carré, et qu'on n'a pas le droit d'y toucher. On a mis le doigt là où ça faut mal." La charge des "hollandais" est menée sous un étendard : l'exemple de la campagne de Ségolène Royal, pendant laquelle le gouffre entre le parti et sa candidate avait miné la conduite des opérations.

Il n'est pas innocent que deux piliers de la campagne de 2007 se soient installés à l'avant-garde de ce nouveau combat. Julien Dray, ex-conseiller politique de Ségolène Royal, en expose les principes : "Il y a une sorte d'état de grâce. Si les choses ne sont pas corrigées dans la semaine, on sera pris dans le rythme de la campagne et le rééquilibrage ne pourra plus se faire. Le bureau national deviendra l'examen de passage du candidat, avec des professeurs qui le noteront et un candidat qui ne voudra plus y venir."

UNE IMAGE UN PEU TROP BELLE

François Rebsamen, ancien codirecteur de la campagne de Mme Royal, se charge de rédiger la liste des doléances : "Il faut que Harlem Désir redevienne numéro 2, que soit partagé le secrétariat national aux fédérations. Il faut que le 'porte-parolat', la communication du parti et la commission des investitures aux législatives soient placés sous un double pilotage. Et il faut que Michel Sapinsoit en charge de la surveillance programmatique ", en référence à l'ancien ministre de l'économie, proche de M. Hollande, qui avait été chargé du chiffrage du projet socialiste.

Martine Aubry accueillant François Hollande en haut du perron de la Rue de Solférino, dimanche 16 octobre au soir : l'image était belle. Un peu trop pour être honnête.
Derrière le cliché se cache le souvenir du congrès de Reims, en novembre 2008. Et un sévère contentieux entre les hollandais, qui n'ont jamais supporté de se voir expulser des lieux, et les partisans de Martine Aubry, qui n'ont pas l'intention de céder un pouce de terrain. "Je reprends mon bureau", a sèchement indiqué dès dimanche soir Martine Aubry.

Message clair à l'attention d'Harlem Désir, qui pendant la période de la compétition interne, avait assuré l'intérim. Le député européen n'a que modérément apprécié : "Je considère qu'il serait tout à fait normal, et qu'il est même nécessaire d'élargir la direction du parti à l'équipe de François Hollande."

Lundi 17 octobre, dès 11 heures du matin, Martine Aubry était donc de retour. Avec la ferme intention, dans cette partie d'échecs où l'essentiel est de ne pas sevoir imputer la responsabilité de la division, d'offrir un profil irréprochable. Avant de déjeuner avec sa garde rapprochée, puis de s'entretenir avec ses grands alliés, Laurent Fabius, Henri Emmanuelli, Bertrand Delanoë et Jean-Christophe Cambadélis, "Martine a appelé les grands élus qui l'avaient soutenu, en leur disant qu' elle souhaitait qu'ils soient impeccables, raconte un aubryste. Elle fait de la calinothérapie pour que les fausses notes soient exclusivement du côté Hollande."

JOUER L'APAISEMENT

"La droite ne pourra pas jouer là dessus", a d'emblée posé Martine Aubry, soucieuse de faire bonne figure. Une tactique relayée par son premier cercle."Dans le rassemblement, vous ne commencez pas à faire des soustractions. Il n'y aura pas de guerre des postes", assure Benoît Hamon, porte-parole du PS, et soutien de Mme Aubry. " Aucun souci, veut croire, Marylise Lebranchu, députée du Finistère, très proche de la maire de Lille, Martine Aubry est première secrétaire, au boulot. (…) La direction du PS est issue d'un congrès, la primaire n'est pas un congrès, donc il n'y a pas de raison que ça évolue."

Même son de cloche chez Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris, pour qui "plutôt qu'un remaniement formel du PS qui déstabilise, mieux vaut une vraie relation parti-candidat qui stabilise." François Hollande et Martine Aubry se sont rencontrés, lundi en fin d'après-midi pour faire le point. Notamment sur la forme (nombre de participants, prises de parole, mise en scène des arrivées) de la convention d'investiture, sorte de cérémonie de réconciliation socialiste post-primaire, qui se tiendra samedi 22 octobre à Paris.

Avant que le candidat désigné ne joue l'apaisement, sur le plateau du "20 heures" de TF1 : "Je fais confiance à Martine Aubry et aux instances socialistes." Dans la journée, le candidat Hollande, qui a "tiré des conclusions" des campagnes de 2002 et 2007, l'indiquait au Monde : "Il y a une première secrétaire et un candidat. Le parti doit être respecté et le candidat pleinement investi." L'art délicat de la synthèse passe aussi, parfois, par l'usage de la force.

David Revault d'Allonnes

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